LA MISERICORDE EST PLUS GRANDE QUE L’INDIFFERENCE
A l’occasion de la journée mondiale de la paix du 1er janvier 2016, nous manifestons notre soutien au message du pape François « Gagne sur l’indifférence et remporte la paix », remplis de reconnaissance envers sa sollicitude permanente pour la construction d’un monde plus humain pour tous, particulièrement en cette Année Sainte de la Miséricorde.
Pour dire à tous, dans nos villes et dans nos pays, que la paix est le bien le plus précieux, nous avons choisi de commencer la nouvelle année en sortant de nos maisons. Nous nous sommes rassemblés pour manifester notre souhait d’abattre les murs qui séparent les hommes, qui créent la distance, l’ignorance des autres et qui conduisent à l’opposition et à la violence. Nous l’avons fait en nous sentant proches du pape François qui parle depuis longtemps désormais d’une « troisième guerre mondiale par morceaux ». Malheureusement, nous en avons eu de nombreuses et douloureuses confirmations, comme le pape a lui-même voulu le souligner dans son message de ce 1er janvier, en parlant de « guerres et d’actions terroristes » qui « ont marqué l’année passée du début à la fin, se multipliant douloureusement en de nombreuses régions du monde ».
Aujourd’hui la voix de François s’adresse à tous de manière forte et avec autorité. A une communauté internationale qui, jusqu’à présent n’a pas voulu ou n’a pas su comprendre la gravité de ses appels répétés en faveur de la paix. Mais elle s’adresse aussi à nous, nous encourageant à élever la voix pour défendre les pauvres et tous ceux qui ont été victimes des conflits. Le pape François le dit clairement : notre problème, l’obstacle qui nous empêche de parvenir à la paix, à notre époque, a pour principal nom l’indifférence.
Car « cela a dépassé nettement le domaine individuel pour prendre une dimension globale et produire ce phénomène de la “globalisation de l’indifférence” ». Aujourd’hui plus que jamais nous sommes face un choix : nous résigner à cette indifférence qui produit la froideur et qui nourrit la méfiance, ou bien choisir d’ouvrir notre cœur et d’éprouver de la miséricorde à l’occasion de ce Jubilé qui en est à ses débuts : « La miséricorde – nous rappelle le pape dans son message – est le cœur de Dieu. Elle doit donc être aussi le cœur de tous ceux qui se reconnaissent membres de l’unique grande famille de ses enfants ». Ainsi pourrons-nous construire la paix. En vivant la miséricorde que Dieu nous donne et – comme le recommande François – en nous mettant « en interconnexion », car notre avenir est de vivre ensemble.
Tandis que nous commençons le chemin de cette nouvelle année par un pas de paix, ici et dans de nombreuses parties du monde, nous ne voulons pas négliger l’appel du pape François à faire « de la miséricorde et de la solidarité un vrai programme de vie ». Et nous nous engageons à le mettre en pratique, en commençant par les personnes désignées par le pape François dans son message : « les étrangers, les malades, les prisonniers, les sans domicile fixe ». Sans oublier les réfugiés qui sont nombreux en ces jours à avoir dû quitter leurs terres à cause des conflits.
Souvenons-nous de toutes les victimes de la guerre, du terrorisme et de toute forme de violence et d’esclavage au cours de l’année qui vient de s’écouler. Renouvelons notre conviction que la paix est toujours possible et que tous les conflits en cours peuvent être pacifiés. En tant que Communauté de Sant’Egidio, avec nos nombreux amis et compagnons de route, commençons une nouvelle année de travail et d’espérance, que nous souhaitons fructueuse, afin que se réalise au plus vite la PAIX SUR TOUTES LES TERRES.
Rome, 1er janvier 2016