Droit à l’école, droit à un avenir (2/5)

Print Friendly, PDF & Email

Newsletter du 27 juillet 2014

 

Chers amis,

Nous souhaitons profiter de ces temps d’été pour partager quelques récits de vie d’enfants roms que nous accompagnons à Lausanne.

Après le récit de Nicolae, voici celui de Rusalim.

Au mois de février, lors du premier entretien réunissant Rusalim, ses parents et les responsables de l’école, la question suivante a été posée: “que veux-tu faire plus tard comme métier ?” Rusalim s’est exclamé « Avocat ! ». Pourquoi ? « Pour aider les gens ! ».  

Rusalim a dix ans. Il aime bouger (peut-être même un peu trop). Il aime le foot et la musique. Sa maman vit à Lausanne depuis 2011 sans domicile fixe. Depuis que Rusalim et son papa l’ont rejointe, il y a plus d’une année, Rusalim a vécu souvent dehors: au Sleep-in, dans des abris de protection civile ou dans des squats.

Au village à Manarade, en Roumanie, la famille n’a plus de perspective en vue. Toto, le papa, s’est occupé du grand-père tétraplégique pendant quelques années. C’était là le seul revenu familial de la famille (environ 200 euros payés par l’Etat roumain). Il complétait les maigres revenus provenant de la mendicité de la maman. Lorsque le grand-père a été hospitalisé, le père, ne trouvant pas de travail, est parti avec les enfants rejoindre sa femme à Lausanne.

Rusalim aime apprendre. Il aime lire et sait très bien compter même s’il a souvent fait l’école buissonnière pendant ses trois années de scolarité obligatoire. A la question du pourquoi il n’allait pas à l’école régulièrement, il répond que “la maîtresse était méchante” et que presque tous les enfants roms ont arrêté l’école.

Fin juin 2014, à l’heure du bilan des cinq mois d’école que Rusalim a faits à Lausanne, Rusalim est content. Son visage s’éclaire en parlant de la maîtresse: “j’aime la maîtresse ! J’aime écrire, lire. Avant, je bougeais beaucoup en classe. Maintenant, ça va mieux. L’école, elle est parfaite”. Question: “Tu veux continuer ?” Réponse immédiate: “OUI !!!”.

Bien qu’il ait des difficultés à se concentrer, Rusalim a pris confiance en lui. Il est plus calme. Iovuta, sa maman, le trouve elle aussi plus calme en famille.

Rusalim souffre d’un important strabisme et, de ce fait, il n’utilise qu’un seul œil. Grâce à l’école, il bénéficie maintenant d’une assurance-maladie et pourra ainsi entreprendre un traitement ophtalmologique.

Mais Rusalim s’interroge: “Comment je vais faire pour aller à l’école si je n’ai pas un lieu où dormir ?”

Depuis le 6 juillet, Rusalim et sa famille dorment dehors à Lausanne. Certains membres de sa famille sont accueillis de nuit au Sleep-in. Aujourd’hui, ils espèrent trouver un abri simple et au sec. Sachant que la ville de Lausanne ne va rien leur proposer.  

Droit à l’école, droit à un futur: la spirale de la misère peut être rompue, mais pas sans un minimum de sécurité et de stabilité! Le logement en fait partie.

 

Merci de porter avec nous ces histoires de vie.
Ensemble, on a plus de ressources et d’idées.