En Côte d’Ivoire, Landry Banga évangélise par les bandes dessinées

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À 34 ans, Landry Banga, grand amateur de bandes dessinées et membre de la communauté Sant’Egidio en Côte d’Ivoire, est l’auteur d’une bande dessinée sur la vie de Tobie1, un des personnages de l’Ancien Testament. Portrait.

Réaliser des bandes dessinées des différentes histoires de la Bible, c’est le défi que s’est fixé Landry Banga, 34 ans, dessinateur autodidacte et membre de la communauté catholique Sant’Egidio depuis 2007. Dans cette optique, le dessinateur a commencé par « Tobie », une bande dessinée qui s’inspire de l’histoire biblique éponyme.

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Dans cette adaptation, le jeune héros (Tobie), a de nombreuses qualités humaines. Il est poli et obéissant envers ses parents. Mais à l’image des super-héros des mangas, il est capable de combattre des montres (un poisson géant) et de délivrer la femme qu’il aime (Sara) d’un démon (Asmodée). Pourtant, le plus important aux yeux de l’auteur, demeure la place centrale que Tobie accorde à la prière. « Tobie prie avec sa femme. C’est aussi une manière de rappeler qu’avant toutes les grandes décisions et en toutes circonstances, nous devons prier », explique-t-il.

Gbich et Babibul

Issu d’une famille catholique très pratiquante, Landry s’est assez vite familiarisé avec la prière. « Mes parents notamment sont très priants, mon père se réveille tous les jours à 5 h 30 pour aller à l’église », raconte-t-il

Titulaire d’une licence d’anglais, enseignant et interprète, le jeune Ivoirien avoue être plus attiré par les BD que par ses autres activités. « Après le bac, j’avais souhaité intégrer l’école des beaux-arts d’Abidjan mais je n’ai réussi le test, confie-t-il. J’ai ensuite continué à me perfectionner seul tout en continuant mes études. »

En 2012, Landry intègre le célèbre journal satirique ivoirien Gbich où sa bande dessinée « Monsieur et Madame Papagou », connaît du succès et est publié pendant 2 ans. « J’y traçais les scènes de ménage entre les époux Papagou, sourit-il, c’était amusant ». Plus tard, avec un de ses amis, Landry lance le mensuel Babibul, une BD sur la vie à Abidjan qui connut trois parutions.

Après Tobie, la Genèse

« J’ai ensuite arrêté car je suivais un traitement médical pour une maladie qui a duré six mois, confie-t-il encore. C’est pendant cette période où j’étais seul à la maison que j’ai commencé à dessiner l’histoire de Tobie ». Pour le dessinateur, le caractère épique de la vie de Tobie se prêtait assez facilement à ce genre littéraire et artistique. « Tobie ressemble un peu aux héros de BD traditionnels. C’est un héros de BD qui obéit à ses parents et qui prie. Ce qui ne l’empêche pas de vaincre des monstres », résume-t-il.

Pour affiner son scénario et mieux comprendre l’épopée de Tobie, Landry est aidé par le père Hippolyte Agnigori, prêtre et historien de l’Église. Avec qui il travaille en outre, sur l’élaboration, en cours, d’une bande dessinée sur la Genèse.

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L’évangélisation par les bandes dessinées est encore assez méconnue en Côte d’Ivoire. Mais Landry a entrepris de faire le tour de paroisses ivoiriennes pour faire connaître son œuvre. « Nous avons fait trois paroisses pour le moment, l’accueil est vraiment bon », assure-t-il.

Lucie Sarr

(1) Banga Landry, Tobie, Fanga Comics Édition 2017