Des vacances comme en famille à Montbovon

Du 16 au 20 août 2014, le Mouvement « Vive les Aînés » de Sant’Egidio organise un séjour dans le village fribourgeois de Montbovon.

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(Photo: En excursion à Notre-Dame-des-Marches, été 2012)

Mireille, Denise, Charly, Charles, Zidane, Georgette, Agnès, Marguerite et Josiane participeront à ce séjour organisé par Anne-Catherine,  Anna Maria, Michaël et Francesco avec l’aide précieuse de Mergime, aide soignante de Mont-Calme, de Délia et de Matthieu.


Montbovon: village de 250 âmes

Montbovon, modeste localité de la Gruyère dans la vallée de l’Intyamon, est situé à la sortie des gorges de la Tine. Le climat y est un peu rude à cause de la proximité des montagnes qui limite l’ensoleillement. On y trouve une église, une école, deux chapelles, un hôtel avec restauration, une laiterie et commerce d’alimentation, une gare et une agence de la banque Raiffeisen.

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Nous logeons juste en face de la gare, à l’ “Hôtel de la gare”. Le 1er étage que nous louons comprend 8 chambres avec salle de bain, 1 grande salle à manger, 2 vérandas, 2 cuisines et 1 terrasse où nous pouvons manger tous les soirs.

Les repas – midi et soir – sont préparés par l’hôtelier. A l’exception des repas pris au restaurant lors de sortie. C’est une formule de semi-indépendance. Nous faisons la vaisselle, mettons la table tous ensemble…et faisons nos lits.


Les vacances au jour le jour

Samedi 16 août

Départ de Lausanne après le repas de midi. Arrivée et installation à Montbovon. Repos, dialogue autour du programme.

Dimanche 17 août

Excursion. Départ pour la célébration et action de grâce à 10h 30 dans la petite chapelle de Notre-Dame des Marches à Broc, puis Repas sur la terrasse à l’Abri des Marches. En soirée : documentaire sur le programme DREAM de S. Egidio de lutte contre le sida au Malawi.

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Lundi 18 août

Journée tranquille. Accueil des hôtes venus en visiteurs: Patricia et ses enfants, puis plus tard, Dominique Trolio, pasteur qui célèbre le culte un dimanche sur deux dans le home de Mont-Calme à Lausanne, accompagné de sa collègue catholique Valdonè Kupsiene. Atelier décoration de pots de confiture et de tomate maison pour une vente au marché (en septembre) en faveur d’enfants orphelins au Burundi. Selon les souhaits: excursion à Lessoc (célèbre fontaine couverte), à la Chapelle du Buth, à Grandvillard (maisons et fermes anciennes), à la cascade de la Taouna et à la grotte dédiée à Notre-Dame de Lourdes.

Mardi 19 août,

Présentation d’un documentaire sur Irène Laure, artisane de paix et résistante pendant la 2ème guerre mondiale. Ou sortie aux Scièrne d’Albeuve. Fin d’après-midi festive avec goûter dès 16h suivi de jeux d’extérieur, d’un loto et d’un repas.

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Mercredi 20 août

Jour des bagages et du retour à Lausanne. Départ en fin de matinée, arrêt à Bulle et repas à l’hôtel de ville. Photo-souvenir des vacances. Chacun-e retrouve ensuite son lieu de vie. On s’interpelle, on se salue. C’est le retour: fatigués mais heureux!


Scènes de la vie des vacances

Récit d’une participante du séjour 2013

« A Montbovon, on vit ensemble. Autour de la table, en promenade, dans le bus, en excursion; le jour, la nuit; le matin, à midi, le soir; dans les moments pleins, les moments creux, nous sommes une famille. Une famille d’une quinzaine de membres, parfois plus, avec des grands, des moyens, des petits, toute la pyramide des âges.

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» Rester longtemps à table. C’est si doux! Surtout au petit déjeuner quand chacun arrive à son rythme, accueilli par de joyeux bonjours qui fusent des premiers levés. Ceux qui font la vaisselle apprennent la patience!

» A Montbovon, la gare voit passer près de 50 trains par jour et la cloche de l’église sonne chaque quart, chaque demie et chaque heure, même la nuit. Le bruit des trains et celui des cloches rythment la vie du village. On s’y fait vite. Les trains, c’est comme si on les avait toujours entendus. Les cloches, comme si on les oubliait… Les nuits d’insomnie, c’est autre chose!

» La lecture c’est un joli moment. Pour celui qui lit ou pour celui qui écoute? Les deux. En tous cas quand on ne peut pas mettre un pied dehors tellement il fait chaud, c’est une bonne occupation. On est réunis par une histoire qui se tisse entre une voix conteuse et des oreilles attentives. Mais il faut que l’histoire plaise et ce n’est pas toujours le cas. Une fois, des oreilles mécontentes ont dit : on arrête. C’est ce qu’on a fait!

» Origami à Montbovon. Qui veut plier des serviettes en papier pour la table? Elles ont de belles couleurs et feront tout leur effet dans les verres ou sur l’assiette. On s’y met en bavardant. Toi tu fais comment? Par exemple comme ça. Mais c’est comme tu veux, fais à ton idée. Chacune trouve sa façon et c’est surprenant de découvrir au repas tant de variété dans la manière de plier. Surprise encore quand, le repas terminé, on retrouve nombre de serviettes intactes, à peine chiffonnées, même pas dépliées. Manger avec ou sans serviette, au choix, un plaisir des vacances?

» Chanter ensemble c’est bon pour le coeur! Si on chantait en patois gruyérien? Il y a bien sûr le Ranz des vaches que tout le monde connaît. Le chant s’élève et voilà qu’en pleine émotion, quelqu’un annonce: A table!

» Les photos des vacances sont mises chaque jour sur l’ordinateur. Avant le souper, quand on entend le bruit des verres et des assiettes de ceux qui mettent la table, on visionne en boucle les reflets de la journée. Il y a des oh et des ah! Celle-là est formidable! Et celle-ci! Et celle-là! On se rappelle une image, une émotion, tel endroit, tel moment exceptionnel. La mémoire s’anime. La parole vient naturellement. On fait provision de liens pour plus tard.

» Matthieu, l’ado de la “famille Montbovon” profite de la Sarine toute proche pour aller à la pêche. La pêche c’est le contact avec la vie de la rivière, l’expérience d’un temps qui s’écoule en dehors du sablier, à contretemps du monde des hommes, l’apprentissage de gestes inaccessibles aux simples mortels. Très accessoirement, pêcher consiste – trivialement – à attraper du poisson! Qui sait, peut-être aurons-nous l’occasion d’admirer une démonstration de pêche à la mouche ou la création de petite mouche pour appâter le poisson

» Quand on est dépendant pour tout ou presque tout, on a comme une réserve de mercis dans sa poche.

» A tout bout de champ, il y en a un qui sort de sa cachette. Merci, merci, merci, une fois, dix fois, cent fois… Combien de fois par jour? Et celui ou celle qui reçoit en un jour tant de petits mots magiques – comme on dit aux enfants quand on veut qu’ils apprennent les règles du vivre ensemble – qu’en fait-il, qu’en fait-elle? Si on changeait? Si on inversait les rôles? Que ce soit ceux qui servent qui disent merci à ceux qui acceptent de dépendre d’eux. Pour tout, ou pour presque tout, même en vacances…»