Droit à l’école, droit à un avenir (1/5)

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Newsletter du 22 juillet 2014

 

Chers amis,

Nous souhaitons profiter de ces temps d’été pour partager quelques récits de vie d’enfants roms que nous accompagnons à Lausanne.

Cette semaine, nous revenons sur l’histoire de Nicolae.
 


Nicolae est un adolescent, dernier né d’une fratrie de trois enfants. Ses deux sœurs Iova et Bianca (17 et 19 ans) sont mariées et ont des enfants. Elles habitent en France. Nicolae vit  à Lausanne avec sa maman.

Tercuta, la mère de Nicolae, est analphabète. Comme la plupart des femmes roms roumaines de sa génération. Elle est issue d’une fratrie de huit enfants. Deux de ses frères et trois de ses sœurs vivent à Lausanne depuis plusieurs années mais sont sans domicile. Son mari, qui a commis un délit très grave, est en prison depuis deux ans et demi. Tercuta vit cette séparation comme un temps de repos car son conjoint était violent par moment à son égard et vis-à-vis de ses enfants. “Ne l’aidez surtout pas à sortir de prison !”, nous dit-elle. Mais malgré cela, comme souvent chez les familles roms, Tercuta n’envisage pas une séparation. Elle demeure son épouse et fait en sorte, quand elle le peut, que ce dernier reçoive des cigarettes en prison.

Nicolae fait la fierté de Tercuta. Il est arrivé à Lausanne en juillet 2013. Il a appris le français en écoutant parler les gens dans la rue. Son français s’est fortement amélioré depuis qu’il fréquente l’école publique à Lausanne. Nicolae apprend vite.

En Roumanie, il avait suivi avec assiduité l’école pendant cinq ans. Il avait de bons résultats: 9 sur 10 en roumain ! Alors que sa maman mendiait à l’étranger, lui et ses cousins étaient gardés par une grand-mère. Il y avait souvent une dizaine d’enfants à la maison! Lorsque cette grand-mère est décédée, il n’a eu d’autre choix que de rejoindre ses parents en Suisse.
 
Nicolae fait partie des enfants roms qui pourront rejoindre une classe d’accueil à la rentrée scolaire à Lausanne. Il a de bonnes capacités d’apprentissage et travaille avec sérieux. Son rêve est de devenir maçon pour construire des maisons ou alors de devenir mécanicien sur voiture. Fin juin, il a reçu les félicitations du directeur de l’école et de la maîtresse pour son engagement et pour le respect qu’il a manifesté envers son travail, envers son entourage scolaire et envers le matériel.
 
Mais Nicolae s’inquiète: « Comment je vais faire si je n’ai pas de lieu où dormir ? »

Depuis le 6 juillet, Nicolae et sa maman dorment dehors à Lausanne, ou parfois dans des dortoirs d’urgence. Aujourd’hui, ils espèrent trouver un abri simple et au sec. Sachant que la ville de Lausanne ne va rien leur proposer.
 

Droit à l’école, droit à un futur: la spirale de la misère peut être rompue, mais pas sans un minimum de sécurité et de stabilité! Le logement en fait partie.
 
 

 

Merci de porter avec nous ces histoires de vie.
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