Droit à l’école, droit à un avenir (3/5)

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Newsletter du 3 août 2014

 

Chers amis,

Nous souhaitons profiter de ces temps d’été pour partager quelques récits de vie d’enfants roms que nous accompagnons à Lausanne.

Ces deux dernières semaines, nous vous avons parlé de Nicolae et de Rusalim, nous souhaitons maintenant vous parler de Daniel.

Vif, curieux, ayant le contact facile, Daniel aime parler, rencontrer et interpeller. Rien n’entame le sourire et la bonne humeur de ce garçon de 14 ans. Daniel aime Facebook, comme beaucoup d’adolescents. Il y converse avec de nombreuses filles et tente de séduire celles qui lui plaisent le plus. Et ça marche!

Il rêve de faire son permis de conduire et, ainsi, de pouvoir travailler. Il voudrait devenir mécanicien sur voiture. Il aime les sucreries, les bonbons, le chocolat et les boissons sucrées. En ville, de nombreuses personnes qui connaissent sa situation lui en offrent: envie de faire plaisir, envie d’adoucir la misère, faute parfois de pouvoir faire plus.

Aujourd’hui, Daniel aime toujours les bonbons et le chocolat, mais n’en mange que rarement. Car sa bouche est un livre ouvert qui raconte ses conditions de vie : dents pourries et noircies, gencives enflammées. Un vrai désastre. Jeudi passé, Daniel avait rendez-vous au Point d’eau pour faire un bilan dentaire. Mais il a oublié. Il faut dire que toute la famille a la tête ailleurs depuis quelques jours, lorsqu’ils ont dû quitter le logement précaire qu’ils occupaient depuis quelques semaines.

Pourtant, ni Daniel ni ses parents ne se plaignent de cela.

Aujourd’hui, la question qui revient, jour après jour, est la suivante : « Comment cela va-t-il se passer pour la rentrée scolaire, le 25 août ? »

Théoriquement, après cinq mois de scolarisation à Lausanne, Daniel pourrait poursuivre sa scolarité avec des adolescents ayant besoin d’un soutien en français et en mathématique. Daniel est fier de savoir qu’il se retrouverait avec des enfants « ordinaires », c’est à dire non-roms.

Mais Daniel s’interroge : « Comment vais-je faire si je n’ai pas un lieu où dormir ? »

Depuis le 6 juillet, Daniel et sa famille dorment dehors à Lausanne, serrés à cinq personnes dans leur voiture. Aujourd’hui, ils espèrent trouver un abri simple et au sec. Sachant que la ville de Lausanne ne va rien leur proposer.  

Droit à l’école, droit à un futur: la spirale de la misère peut être rompue, mais pas sans un minimum de sécurité et de stabilité! Le logement en fait partie.

 

Merci de porter avec nous ces histoires de vie.
Ensemble, on a plus de ressources et d’idées.