“La peine de mort durcit le jeu démocratique”

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“La peine de mort durcit le jeu démocratique”. C’est l’un des arguments qu’a fait entendre Pierre-Antoine Hildbrand, Municipal lausannois, lors de la manifestation “Villes pour la vie, villes contre la peine de mort” qui a démarré samedi 25 novembre 2017 à la Place de la Palud, point de départ d’une marche aux flambeaux au centre-ville.

Délégué par la Municipalité de Lausanne, le Directeur de la Sécurité et de l’économie a pris la parole devant une quarantaine de marcheurs. Il manifestait ainsi le soutien de la Commune à une action à laquelle la Ville a officiellement adhéré en 2016. Action qui relie aujourd’hui plus de 2150 communes du monde autour de l’objectif d’abolir la peine de mort. Pour M. Hildbrand, la peine de mort est à dénoncer en premier lieu parce qu’instrument d’oppression contre des minorités (politiques, religieuses,…).

Partis de la place de la Palud, les marcheurs ont rallié la place de la Riponne, la place Saint-Laurent, la place Saint-François, puis à nouveau la place de la Palud.

Durant la marche, Anne-Catherine Reymond, présidente de S. Egidio Lausanne, a rappelé la relation ambigüe que les religions ont longtemps entretenue avec la peine de mort. Pour ensuite souligner le développement de la sensibilité des Eglises chrétiennes à cette question, aux XIXe et au XXe siècle. Et enfin s’arrêter sur les prises de position abolitionnistes du Conseil œcuménique des Eglises et se réjouir de la récente demande du pape François de changer le Catéchisme officiel de l’Eglise catholique pour y faire inscrire l’opposition absolue à la peine de mort.

Faisant halte devant les marches du temple de Saint-François, les marcheurs ont ensuite entendu une brève intervention du pasteur Guy Dotterens. Il a proposé aux personnes présentes de trouver courage et inspiration auprès de trois figures abolitionnistes historiques : d’abord le Réformateur Sébastien Castellion, qui s’est opposé à Jean Calvin face à l’exécution de Michel Servet en rédigeant la célèbre formule “Tuer un homme ce n’est pas défendre une doctrine, c’est tuer un homme”, ensuite le poète français Lamartine, qui combattit la peine de mort au parlement français, et enfin Stéphane Hessel, auteur de “Indignez-vous!”, qui estimait que c’est folie de confier à l’Etat le choix de décider si quelqu’un peut vivre ou doit mourir.

Cette marche à travers – coorganisée par Amnesty International, ACAT et lifespark – constituait le premier acte de “Cities for life” à Lausanne.

Le second acte aura lieu:

jeudi 30 novembre avec un spectacle intitulé “Mort à Vif”

sur le thème de la peine de mort. Spectacle qui aura lieu à 19h à la salle de paroisse Espace Martin Luther King (rue St-Laurent 13).

A noter que, du 25 au 30 novembre, la Commune de Lausanne illumine en vert la Tour Pierre-de-Plan et la Place de la Navigation en signe de soutien à “Cities for life”, campagne promue depuis 2002 par la Coalition mondiale contre la peine de mort.

Quelques reflets de la marche: